
Guatemala-Belize
Sophie au Belize, Turtle Inn
C’est en passant par les écuries que je quitte Blancaneaux Lodge où une quinzaine de chevaux élevés avec passion, attendent leurs cavaliers du jour. La lumière est éclatante sur les chemins chaotiques de terre rouge qui ferment la concession de « Pine Mountain Range ». La forêt de pins s’efface petit à petit au profit d’une campagne agricole où vivent en autarcie d’étranges communautés Amish ! Inattendues dans cette partie du monde, ces familles originaires d’Allemagne et des Pays-Bas, travaillent dans les champs et élèvent leurs troupeaux de vaches pour subvenir à leurs besoins. L’éducation y est stricte mais il semble depuis quelques temps, que certains rebelles se plaisent à goûter aux plaisirs de la vie moderne et à lâcher sandales et tablier !
Adossés à la forêt tropicale, nous bifurquons ensuite par Barton Creek, antre sacrée qui abritait autrefois l’âme d’un dieu Maya. Équipée d’un casque et d’un gilet de sauvetage, je glisse à bord d’un canoë dans les méandres d’une rivière troglodyte. De stalactites en stalagmites, zigzaguant entre promontoires rocheux et ponts de pierre, la grotte dévoile les mystères d’anciennes reliques Mayas. L’âme vaillante mais pas téméraire, je m’interroge toutefois sur la clémence des chauves-souris qui errent au dessus de nos têtes ! Le guide incrédule décide en toute fin de parcours de couper les torches pour une expérience complète dans le noir jusqu’à la sortie…
Retour au grand jour après la cure mystique dans la grotte maya, nous empruntons depuis San Ignacio, une somptueuse vallée piquée d’orangers, en direction de la péninsule de Placencia, nichée à l’extrême Sud du Belize. Je me dis que cette fois-ci est mon ultime chance de croiser Francis ! Je l’espère à l’arrivée à Turtle Inn, le dernier opus de la collection, qui clôture mon périple signé Coppola. A l’instar du maître, quatre tortues alanguies veillent à mon accueil VIP ! Contrairement aux deux autres propriétés à l’humeur locale, j’ai soudainement la sensation d’avoir été téléportée à Lombok par je ne sais quel effet cinématographique…
Tout ici est estampillé Bali, du sol au plafond ! Les sofas, les tissus, les objets, même les serveurs sont parés de sarong et on mange du Nasi Goreng au restaurant ! Bizarre vous avez dit bizarre ? Je vous l’accorde mais Monsieur Coppola a souhaité transposer dans la décoration de Turtle Inn ses souvenirs de voyages en Asie du Sud-Est et en Indonésie. Ce choix esthétique est particulièrement soutenu dans l’enceinte des villas où de jolies portes sculptées s’ouvrent sur des lits à baldaquins en bambous, lovés de tissus brodés. Le Shellphone prend ici tout son sens puisque nous baignons dans la mer des Caraïbes et les moustiques redoutables ne font plus aucun doute sur le caractère tropical de la destination ! Par contre petite originalité issue de Californie, une cave en verre avec plus de 2 000 bouteilles émanant de la lignée Coppola père et fille mais aussi d’autres crus français ou italiens.
La dégustation est pour plus tard, ce soir, je préfère humer l’atmosphère de Placencia, ce petit port de pêche qui longe les kilomètres de sable blanc en sortant de l’hôtel. Les écriteaux Sotheby plantés çà et là jurent avec l’environnement minimaliste et annoncent de gros investissements immobiliers dans ce minuscule périmètre fait de bric et de broc ! Autour du « Placencia Sidewalk », échoppes multicolores, bars et restaurants créoles, chiens errants, rastas à vélo, tout se mélange dans un bain à température ambiante où l’on échange volontiers, entre un verre de rhum et une dégustation de homards. Le Blue Hole est au centre de toutes les discussions, le Belize n’est pas pour rien la deuxième plus grande barrière de corail au monde ! Mes velléités en plongée sont faibles mais mon petit Blue Hole à moi se nomme Francis qui annonce sa venue la semaine prochaine ! Bien tenté mais encore loupé, je suis vraiment au fond du trou…. Bleu !