
Japon
Sophie au Japon, 8ème jour
L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt. On pourra dire que de ce point de vue là mon avenir est assuré au Japon !
Départ aux aurores de l’élégant ryokan Otozure en compagnie du propriétaire Otani san, pour visiter le minuscule temple bouddhique Taine-ji. Calme absolu et sérénité ambiante, on entend juste les clapotis de la rivière Otozure qui borde le sanctuaire shinto, Tokawa Inari. Protectrices et bienveillantes, les statues de pierre, couvertes de leur petit bonnet crocheté rouge, ajoutent au charme sacré de ce site béni des dieux.
A proximité, la maison de l’artiste Sakura Shinbei san, 15ième génération d’une famille d’authentiques céramistes Hagi Yaki. Facilement identifiable, cette poterie d’origine coréenne aux formes humbles et à l’apparence blanche translucide, est recouverte de fines craquelures. Les œuvres Hagi Yaki de Sakura Shinbei san que nous avons le privilège de découvrir dans son studio privé, sont considérées trésors culturels et font l’objet d’expositions régulières au Japon et dans le monde. Pourtant à l’instar de son art, aucune prétention dans son allure, dans ses mots, dans ses gestes… tout n’est que délicatesse et sourire.
Puis nous quittons la campagne bucolique de Nagato pour l’une des images iconiques du Japon, le sanctuaire sur l’eau de Miyajima, patrimoine culturel, face à la mer intérieure de Seto. Les hordes de touristes se ruent vers les ferrys et les allées menant au site sont bordées d’échoppes de souvenirs et d’anago (anguille) sous toutes ses formes. Çà faisait un moment que je n’avais pas été confrontée à autant de monde !
Je me glisse alors dans la foule et capture hâtivement la photo du célèbre torii rouge vermillon, à qui malheureusement il manque une jambe !
Nous avalons quelques onigiris dans la voiture qui nous mène à présent à l’étape finale de cette région, Hiroshima et son Musée du Mémorial pour la Paix.
Silence complet à l’intérieur, nous sommes tous sidérés par la douleur des images et des témoignages. En sortant, les berges de la rivière Ota qui donnent sur le dôme de la bombe, l’un des bâtiments témoins de l’horreur classé au patrimoine mondial de l’Unesco, sont un moment de respiration nécessaire avant de rejoindre l’aéroport, direction Hokkaido.
Mes compagnons de route me quittent à Tokyo et je continue seule vers Sapporo.