Itinéraire – Japon ou l’Art de l’éphémère

Des gratte-ciels de Tokyo aux sanctuaires et jardins légendaires de Kyoto, en passant par l’histoire féodale de Kanazawa et l’art contemporain des îles de la mer de Seto, ce voyage traverse en profondeur et en contrastes, le meilleur de la culture japonaise.

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Dans la douce effervescence de Tokyo

Après le vol de nuit, les premières fascinations de la capitale nippone se dévoilent, au gré des gratte-ciels entrecoupés de quartiers aux maisons basses où passent les vélos. L’arrivée à l’Aman Tokyo inaugure à la perfection les émerveillements à venir : depuis le lobby majestueux comme un temple, la lumière caresse les marbres mats et les arrangements floraux délicats. Dans chaque suite, les vastes espaces se composent de bois de cèdre mélangés aux teintes claires, de panneaux coulissants en papier washi et de baignoires japonaises en ardoise anthracite, au bord de hautes baies vitrées, où l’on prend son bain en apesanteur au-dessus de la ville. Le lendemain, assister à l’entraînement matinal des sumos, au sein de leur écurie fait entrer dans le vif du sujet. Dans le confort d’une voiture privée guidée par un chauffeur attentif, se déroule ensuite la découverte des quartiers de Tokyo : on n’oubliera pas de sitôt les créatures excentriques d’Arajuku, les ruelles paisibles d’Asakusa où perdure l’esprit du Japon de l’époque Edo, les mille et une enseignes lumineuses de Shinjuku, ou encore la traversée à Shibuya du carrefour le plus fréquenté du monde.

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Splendeur féodale à Kanazawa

On embarque à bord du Shinkansen, le train ultra-rapide qui rejoint en moins de trois heures les côtes de Kanazawa. Rien de mieux que d’aborder cette ville connue pour sa gastronomie de haut-vol par le marché Omicho où les étals de légumes et de poissons mettent en appétit.  Suivent de belles balades dans les rues pavées de la vieille ville de Nagamachi, le long de maisons en bois et demeures seigneuriales parfois millénaires. La douceur de vivre de Kanazawa n’est nulle part plus palpable qu’à Kenruoken, l’un des trois plus beaux jardins du pays, où rivières et cascades entièrement créées par des jardiniers de génie courent au pied de cerisiers immenses et taillés comme des bonsaïs. On se pose dans une maison de thé pour assister au cérémonial de préparation du macha, avant de rejoindre la petite ville thermale de Yamanaka. Au Ryokan Kayotei, l’accueil pour la nuit suit un rituel immuable et délicieux. On se déchausse pour suivre la gouvernante dans le dédale des cloisons en paille de riz. Bains onsen face aux collines boisées, spécialités aux saveurs mystérieuses précèdent la nuit sur le futon déplié à même le tatami, bercée par le murmure de la rivière. Le lendemain, la rencontre exclusive d’artisans de la région – fabricants de papier washi traditionnel, sculpteurs sur bois, potiers ou pâtissiers déploient des talents qui rendent ce moment inoubliable.

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Vers les îles de la mer intérieure de Seto

Le lendemain, on embarque vers un chapelet d’îles, devenues des laboratoires d’art contemporain uniques au monde. Première escale à Naoshima, avec la découverte du Naoshima Art House Project, chantier artistique permanent qui transforme toute l’île en galerie à ciel ouvert. Plus impressionnant, le musée Benesse House réunit des collections d’artistes majeurs, d’Elafur Eliasson à Andy Warhol. La journée se termine par l’audacieux Musée Chichu, bâtisse totalement enfouie sous terre réalisée par Tadao Ando ; ici, la construction vaut autant que les expositions toujours très pointues. On savoure le grand privilège de dormir dans l’hôtel qu’a ouvert le musée Benesse. Cet écrin minimaliste favorise l’introspection et l’émotion, propices à la réception des œuvres – on y croise des artistes en résidence et des amateurs d’art venus du monde entier. Constituée de plusieurs bâtiments en bois recyclé, chaque chambre est décorée par les créations originales de grands artistes contemporains. Pensé pour fusionner avec l’environnement, cet hôtel-musée est le pari fou du milliardaire Soichiro Fukutake et du génie de l’architecture nipponne, Tadao Ando.

Au petit jour, en bateau privé et accompagnés d’un expert, on fait cap vers l’île de Teshima. Face aux rizières en terrasses, son Musée éponyme abrite une seule œuvre : une structure creuse en béton où deux ouvertures circulaires laissent entrer le ciel. Symbolisant les gouttes de pluie et le rapport essentiel entre la terre et le ciel, cette création spectaculaire procure un apaisement profond. Il reste à explorer Inujima, la troisième île du parcours. Après un dernier musée, on goûte le bonheur simple de parcourir les ruelles où de vieux pêcheurs voisinent avec les œuvres d’art les plus surprenantes.

Itinéraire - Japon ou l’Art de l’éphémère -Dans la ferveur du Mont Koya

De retour à terre, on prend la route vers la montagne sacrée de Koya.  Berceau du bouddhisme au Japon, son sanctuaire Nitsuhime est classé au Patrimoine Mondial de l’Unesco. La visite de Danjo Garan est le saint des saints, avec sa somptueuse pagode rouge Konpon Daito qui abrite le Bouddha cosmique et ses quatre apôtres. La nuit au sein du monastère de Soji-in complète cette parenthèse zen. Dans l’enceinte aux bâtiments de bois peints, on dort en paix après avoir dégusté une cuisine végétarienne étonnamment raffinée. A l’aube, assister aux lectures sacrées et participer à la copie de sutras des moines, permet de contribuer à leur vie quotidienne, et de ralentir. C’est complètement ressourcé qu’on reprend la route vers Okunoin, site beau et troublant où des milliers de sépultures sont parsemées dans la mousse et les sous-bois – il s’agit du plus vaste cimetière nippon. Après la découverte du jardin zen de Kongobuji, le plus long au Japon, cette journée spirituelle s’achève par une expérience de méditation Zazen privée. Assis, immobile, on laisse passer ses pensées, comme le faisait le Bouddha il y a 2600 ans.

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Kyoto ou la poésie sacrée

En route vers Kyoto, la ville de Nara mérite une halte. Première capitale impériale, son grand sanctuaire Kasuga, érigé en 768, est l’un des plus célèbres du Japon. Il jouxte un parc surprenant où biches et cerfs apprivoisés s’ébattent en liberté. Près de Kyoto, autre vision féérique : les milliers de tori rouges, ces piliers calligraphiés alignés en galerie qui serpentent sur la colline de Fushimi, dévoilent leur beauté graphique. Puis voici Kyoto, capitale culturelle du pays depuis plus de mille ans. Véritable musée d’architecture japonaise en plein air, la ville a cultivé comme nulle autre, l’art des jardins. Après la visite du Pavillon d’or, l’authentique cérémonie de thé privée dans un temple, et une initiation au port du kimono traditionnel, les pas mènent à Gion, dans le célèbre quartier des geishas. L’un des plus anciens, il conserve encore de nombreuses petites rues au charme désuet avec ses constructions de bois et ses ateliers d’artisans. Les valises sont posées pour la nuit à l’hôtel Four Seasons Kyoto. L’hôtel s’est installé sur le site préservé du quartier des temples de Kyoto, au pied des collines d’Higashiyama. Les chambres mêlent esprit contemporain et créations originales d’artistes, panneaux coulissants décorés de motifs japonais, bois polis, laques, lampes en papier washi, et des coussins de couleurs vives qui rappellent les papiers d’origami.

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Dans la forêt de bambous d’Arashiyama

Ce matin, rendez-vous au nord-est de Kyoto, où les bambous géants de Sagano s’alignent en deux haies de chaque côté d’un chemin ; le site a été immortalisé par de nombreux photographes. A mesure qu’on avance, les plantes s’espacent, laissant le vent agiter leur sommet dans un murmure romantique. Le bambou, symbole de la culture japonaise, est aussi à l’œuvre dans les pinceaux qu’on apprend à manier lors d’une leçon de calligraphie conduite dans la résidence privée d’un grand maître. Les derniers moments précieux s’égrènent alors, en un compte à rebours jusqu’au départ. Au temple de Kiyomizu, un moine guide une visite privée qui fait savourer la magnifique architecture de l’édifice construit sur pilotis.  A Kyoto, dans le studio d’un maître en fil d’or, on assiste au tissage de cet ouvrage précieux qui orne les plus beaux brocarts de cérémonie et les kimonos de fête. Une visite des jardins de Kyoto, escortée par un jardinier japonais renommé, donne une touche poétique finale au voyage, avant la nuit au Ryokan Hiiragiya. Difficile de soupçonner que cette minuscule entrée pavée abrite un établissement tenu depuis 1818 par une même famille qui fait perdurer un accueil légendaire. Tatamis, baie vitrée face à un jardin japonais, salle de bain typique avec baignoire en bois d’Hinoki, thé vert matcha et dîner Kaiseki, servi dans une somptueuse vaisselle… Ce ryokan luxueux où ont séjourné de nombreux artistes et écrivains, ainsi que les membres de la famille impériale résume à lui seul la magie envoûtante de ce voyage.

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